Beaucoup de
journalistes québécois ne connaissent pas la différence entre une résidence et une maison. On l'a encore constaté récemment lors des inondations qui
ont frappé la province. Voici un exemple de ce qu'on pouvait lire ou
entendre :
« La rivière des Prairies est sortie de son
lit, mercredi matin, inondant plusieurs rues et résidences de Pierrefonds et de L’Île-Bizard dans le nord-ouest de
Montréal. » (Metro, 3 mai 2017).
Cet emploi du mot résidence ressemble fort à son
emploi en anglais, comme le montre l'exemple suivant :
« Montreal
flood watch: Residence evacuated,
dikes leaking, hoping for army help. » (Montreal Gazette, 7 mai 2017).
Les emplois de residence en anglais et de résidence en
français ne se recouvrent pas totalement.
En anglais, « a residence is an establishment
where it was originally or currently being used by a host as their main place
of dwelling or home. Architecturally, a residence is typically a house, mansion, cottage or grand
castles and palaces. Residence may
more specifically refer to: House, a
home, building, or structure that functions as a habitat for humans or other
creatures. » (Wikipedia).
En français, une résidence est un « lieu
construit, généralement luxueux, où
l'on réside. »
Les deux termes se rejoignent pour
désigner : 1) le lieu où l'on réside habituellement (terme juridique,
comme domicile), 2) une construction luxueuse (la résidence d'un roi).
Dans le contexte décrivant la situation dans
les quartiers pavillonnaires de Montréal, le terme résidence ne convient pas. C'est
soit un anglicisme de sens, soit un faux sens (interprétation erronée du sens
d'un mot), une impropriété. C'est le mot maison qu'on attend.
Mots clés :
français québécois; anglicisme; anglicisme de sens; résidence; maison.