02 mai 2015

"Nouilles à soupe" ou le charme (discret) de la traduction au pays...

À lire les emballages de trop de nos produits de consommation courante, on est consterné par la mauvaise qualité des traductions françaises. On pourrait croire qu'ici la traduction se réduit à trouver le premier équivalent français possible à un mot anglais.

Un exemple : La société Catelli vend des "soup noodles". Le traducteur francophone a accouché (sans trop se fatiguer) de... "nouilles à soupe".

Fastoche,  la traduction ! L'anglais "soup" se dit "soupe" en français et l'anglais "noodle" se dit "nouille". Comme vous connaissez la langue française, vous inversez l'ordre des mots et insérez, selon le cas, un petit "à" ou un petit "de".

L'algorithme est d'une simplicité enfantine :
anglais "soup noodles"
soup = soupe
noodles = nouilles
j'inverse l'ordre des mot : nouilles soupe
j'ajoute la préposition à : 
français (?) "nouilles à soupe"...

Et le tour est joué ! Au Canada, "soup noodles" sera vendu aux francophones sous le nom (ridicule) de "nouilles à soupe". C'est-tu pas beau ça ?

Si le traducteur "francophone" avait eu le courage de lire un peu plus loin que la première ligne de l'article "Noodle" du dictionnaire bilingue, il serait tombé sur l'expression "noodle soup" et aurait appris que le véritable équivalent français, son équivalent idiomatique, est "potage (au) vermicelle"...

Et donc que l'équivalent de "soup noodles" est... "vermicelle".

Oui, mais là, il lui aurait fallu un sacré courage (?) pour choisir un mot si éloigné de l'anglais...

La société Catelli n'est pas une petite "binnerie" de quartier. Elle devrait pouvoir se payer des traducteurs qualifiés.

Mots clés : langue française - Canada - traduction anglais-français - - traduction littérale- soup noodles - nouilles à soupe - vermicelle.